Histoire du village
histoire
Racines et mémoire
Ighil-Ali est un village kabyle situé dans la région des Babors, en Petite Kabylie. Son histoire, riche et ancienne, témoigne de la force d’un peuple attaché à sa terre, à sa langue et à ses traditions. Ce village a vu naître de nombreuses personnalités et a traversé des périodes importantes, de l’époque précoloniale à l’indépendance de l’Algérie.


Les origines du village
Le village d’Ighil-Ali
Niché au cœur des montagnes de la Petite Kabylie, tire son nom du mot berbère Ighil signifiant « colline » ou « hauteur », et de Ali, probablement en référence à un ancien chef de tribu ou fondateur respecté. Comme beaucoup de villages kabyles, Ighil-Ali s’est construit autour de valeurs fortes : la solidarité, le respect des anciens, et un profond attachement à la terre.
Installées sur un relief escarpé
Les premières familles vivaient principalement de l’agriculture de montagne et de l’élevage. Les oliviers, les figuiers et les cultures en terrasses façonnaient le paysage et rythmaient la vie quotidienne. L’organisation sociale était communautaire : les décisions se prenaient en tajmaât (assemblée du village), et chaque famille contribuait à la vie collective.
La transmission orale jouait un rôle central
Les récits des anciens, contes, proverbes et chants traditionnels, permettaient de conserver la mémoire des générations passées. Ainsi, bien avant les livres ou les archives, c’est par la parole que l’histoire d’Ighil-Ali s’est ancrée dans le cœur de ses habitants.
Vie traditionnelle:
agriculture, artisanat, solidarité
Agriculture
La vie à Ighil-Ali a longtemps été rythmée par les saisons, les travaux des champs et les échanges entre villageois. L’agriculture occupait une place centrale dans l’économie locale. Les habitants cultivaient surtout des produits adaptés au relief montagneux : olives, figues, céréales, pois chiches… L’huile d’olive, extraite dans les moulins traditionnels (azemmur), était une ressource précieuse, utilisée autant dans l’alimentation que dans les soins.

Solidarité
Mais ce qui faisait la richesse du village, c’était surtout la solidarité. Les habitants vivaient dans un esprit de communauté très fort. Les travaux agricoles comme les récoltes, les constructions de maisons ou les mariages se faisaient collectivement, dans la joie et l’entraide. Les assemblées du village (tajmaât) réglaient les conflits, prenaient les décisions importantes et veillaient à l’harmonie entre les familles.

Artisanat
L’artisanat était également très présent : poterie, tissage, travail du bois et de la pierre faisaient partie du quotidien. Chaque objet fabriqué avait une fonction précise et s’inscrivait dans une logique d’autosuffisance. Le savoir-faire se transmettait de génération en génération, souvent de manière orale et pratique, au sein des familles.

Cette organisation sociale fondée sur le partage, le respect et la responsabilité commune a permis à Ighil-Ali de préserver son identité à travers les épreuves du temps.

Anciennes familles ou clans fondateurs
À l’origine d’Ighil-Ali, plusieurs familles ou aarchs (clans) ont posé les premières pierres de ce qui allait devenir un village structuré et solidaire. Ces groupes familiaux, souvent issus d’une même lignée ou d’une migration commune, ont choisi de s’établir sur ces hauteurs pour leur sécurité, la richesse de leurs terres et leur accès à l’eau.
Chaque clan occupait un quartier (thaddarth) du village, avec ses propres traditions, son histoire et son rôle dans l’organisation collective.
Parmi les noms transmis de génération en génération, certains résonnent encore aujourd’hui comme les piliers de la mémoire locale. Ils portaient en eux les récits des ancêtres, les savoir-faire traditionnels, mais aussi une profonde attache à la terre et aux valeurs de la Kabylie.
Ces familles fondatrices ont joué un rôle essentiel dans la structuration sociale d’Ighil-Ali, en posant les bases de l’entraide, du respect mutuel et du fonctionnement communautaire qui caractérisent encore le village.
