Mémoire vivante d’Ighil-Ali
Au cœur du village d’Ighil-Ali, un lieu particulier semble figé dans le temps : le quartier des anciennes familles. C’est ici que l’histoire du village a pris racine, à travers des générations de familles qui ont bâti, façonné et transmis l’âme de cette communauté kabyle.
Les ruelles étroites et sinueuses de ce quartier sont bordées de maisons en pierre sèche, aux toits de tuiles rouges ou de lauzes locales. Ces bâtisses anciennes, souvent construites à flanc de colline, témoignent d’un savoir-faire ancestral et d’une adaptation harmonieuse à l’environnement montagneux. Certaines portent encore les marques du passé : linteaux gravés, encadrements en bois sculpté, ou encore portes aux verrous traditionnels.
Chaque maison raconte une histoire. Celle d’un clan, d’un métier, d’un événement. Le quartier est organisé selon les anciennes structures sociales kabyles, où les familles élargies (aârch) vivaient à proximité, partageant les tâches, les fêtes, les deuils, dans un esprit de solidarité profondément enraciné.
En flânant dans ce quartier, on peut entendre les récits des anciens, évoquant les figures marquantes du village, les conflits réglés sous le figuier du centre, ou les veillées d’hiver autour du feu où se transmettaient les contes, les proverbes, la langue.
Ce lieu n’est pas seulement un vestige du passé, c’est une mémoire vivante. Il incarne l’attachement des habitants à leurs racines, à leur identité, à la valeur de la famille comme pilier de la société kabyle.
Pour les visiteurs, c’est un voyage dans un autre temps, une immersion dans le quotidien des générations passées. Un lieu à visiter avec respect, comme on tourne les pages d’un vieux livre de famille.